
«Nous possédons tous un corps. Certains s’en servent comme d'une armure, d’autres y pensent assez peu. On peut le soigner, le blesser volontairement, le maquiller, le faire maigrir; il nous sert à étreindre, à vociférer. Il est notre image, mais est-il à l’image de ce qu’on croit être réellement, sous notre peau? Je suis obsédée par l’idée du corps, ce lieu auquel on est contraint, qui nous apporte malheur et jouissance, qu’on peut moduler à l’infini en le parant, voire en l’opérant, mais qu’on ne peut jamais complètement changer. J’en parle dans tous mes textes, parfois même malgré moi, et je recherche dans les livres que je lis à voir quelle est l’expérience du corps pour d’autres écrivain·e·s. Voilà pourquoi j’ai eu envie de demander à des auteur·e·s dont j’admire le travail d’explorer aussi ce thème. Réunissant des grands noms de la littérature québécoise contemporaine comme des auteur·e·s de la relève, Corps cherche à montrer des moments d’habitation du corps. Des auteurs l’abordent de manière frontale ; d’autres, de façon plus oblique. Rieurs et désespérés, ces textes montrent comment le fait d'habiter un corps est aussi solitaire qu’universel, aussi tendre que violent.» - C. S.-B. Avec des textes de : Katia BELKHODJA, Maxime Raymond BOCK, Laurence BOURDON, Anne-Renée CAILLÉ, Philémon CIMON, Marilou CRAFT, Carole DAVID, Martine DELVAUX, Kevin LAMBERT, Catherine MAVRIKAKIS, Alice MICHAUD-LAPOINTE, Emmanuelle RIENDEAU, Chloé SAVOIE-BERNARD et Maude VEILLEUX.
Authors

Catherine Mavrikakis est née le 7 janvier 1961 à Chicago, d’une mère française et d’un père grec qui a grandi en Algérie. Elle a partagé son enfance entre Ville d’Anjou, Montréal-Nord, Villers-Bocage en Normandie et Bay City (Michigan) et a été élevée avec son plus jeune frère par le poste de télévision auprès duquel elle dormait. Elle a subi une éducation stricte dans un lycée français à l’ “étranger” où elle a appris beaucoup de choses, dont l’injustice. En 1979, elle choisit vraiment Montréal, où elle fait des études de littérature et une dépression, qui la conduira à de longues années de psychanalyse. Il lui en restera toujours quelque chose… Pendant dix ans elle a enseigné à l’Université de Concordia où elle était heureuse. Mais tout à dégénéré dans le monde après le 11 septembre. Elle s’est donc retrouvée en 2003 à l’Université de Montréal, ce qui lui laisse beaucoup de temps pour écrire: Depuis 2000, elle a publié quatre romans : Deuils cannibales et mélancoliques (Trois, 2000), Ça va aller (Léméac, 2002), Fleurs de crachat (Leméac, 2005), Le ciel de Bay City, (Héliotrope, 2008) et une pièce de théâtre Omaha Beach (Héliotrope, 2008). Elle a écrit un essai-fiction sur la maternité avec Martine Delvaux: Ventriloquies (Leméac, 2003) et rédigé un essai: Condamner à mort. Les meurtres et la loi à l’écran (PUM, 2005). Elle anime une émission “Rêvez pour moi” sur Radio-Spirale où les invités doivent parler de leurs rêves, ce qu’ils ne font pas toujours de bonne grâce. Elle fait du yoga et de la méditation. Sa pose préférée est savasana. Elle a une fille de presque huit ans, un mari assez rustre, des amies roumaines, un filleul adorable et bavard et deux marraines extraordinaires pour sa fille. C’est pourquoi elle partage une devise avec les Républicains, des Conservateurs et les Grecs: Vive la Famille!




