
Des étudiants coréens visent la plus grande des réussites : entrer dans une université prestigieuse. Un groupe de jeunes étudiants s’appliquent à franchir les étapes selon le modèle normatif de réussite en Corée : intégrer l’une des meilleures universités puis un grand groupe comme Samsung. Mais cette génération subit un monde dans lequel les grands rêves d’autrefois n’ont pas d’équivalents aujourd’hui… Lorsque le succès leur tendra enfin les bras, la machine s’emballera : sur un site baptisé whydoyoulive.com, des vidéos de suicide sont publiées selon un agenda bien précis. Le site Internet gagne en audience et bientôt le phénomène se propage comme une traînée de poudre… Qui se cache derrière ce mystérieux site internet whydoyoulive.com ? Quelles seront les conséquences de ce phénomène ? Accompagnez ces jeunes partagés entre rêves et désillusions dans ce thriller sociologique angoissant ! EXTRAIT À moitié assoupi, je me suis rappelé ce que m’avait dit Chu en pleurant à gros sanglots le soir où nous avions décidé de sortir ensemble : « Seyeon m’obsède, ça me terrifie ! Cette promesse de la suivre dans la mort dans cinq ans, j’ai trop peur ! Protège-moi, aide-moi à repousser cette idée de suicide, donne-moi de l’espoir ! » Comment pouvais-je lui paraître si fort, et si fiable ? Puis, comme dans un rêve, m’est revenu le cri de l’étudiante, quand j’attendais avec Seyeon devant la maison hantée : « Pourquoi vous me faites ça ? À l’aide, je vous en supplie ! » La période des six mois suivants a été celle où j’ai travaillé le plus efficacement. Après l’institut, je reprenais toutes les matières avec les cours en ligne. J’ai lu le manuel récapitulatif de tous les cours, deux fois ceux de droit constitutionnel, de droit administratif, et d’économie. J’ai fini un volume du recueil des questions de toutes les disciplines, deux volumes sur les caractères sino-coréens, et trois volumes d’anglais. Je notais dans un cahier les questions auxquelles j’avais répondu de travers pour ne pas refaire les mêmes erreurs. À vrai dire, j’allais au petit coin plus de cinq fois par jour et je préférais avancer rapidement plutôt qu’approfondir. Pourtant, je n’ai jamais été aussi studieux dans toute ma vie scolaire. Tout le monde disait que la clé de la réussite était de ne pas s’abîmer la santé, mais moi je me sentais plus en forme que jamais. En effet, je ne buvais plus, je mangeais à heures fixes des repas équilibrés à la cantine et dès que je m’éparpillais, je faisais des pompes dans le couloir de la bibliothèque. Du coup, j’avais des pectoraux d’athlète. La nuit, il m’arrivait de sortir courir sur le terrain de sport voisin jusqu’à l’épuisement si j’en avais envie. CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE Le roman nous entraîne dans une sorte de thriller sociologique qui dénonce les travers de la société sud coréenne, mais qui pourrait s’appliquer aussi au monde occidental,