
Vassili avance à vive allure en direction du sud, il veut montrer la mer à ses trois filles. Pour le garçon d’Alger, pauvre mais futé, l’Amérique est une chance. On le retrouve à Montréal avec sa petite famille, à New York avec sa maîtresse, à Key West ou Kalamazoo au volant de ses grosses voitures. Dans les casinos de Las Vegas ou Monte-Carlo, il fait rouler les dés d’un geste théâtral sur le tapis vert. Beau parleur et séduisant, l’homme aime le risque, le commerce et les femmes. Cosmopolite, toujours en mouvement, il multiplie les amitiés et les trahisons dans les restos grecs de l’avenue du Parc, au célèbre Sloppy Joe’s Bar tout au bout de la Floride ou dans un gîte en Toscane. La vie passe ainsi et, un soir d’hiver, alors qu’il joue avec l’accent pied-noir Hamlet en robe de chambre dans son petit appartement de la rue Sainte-Famille, il demande à sa fille aînée, Érina, son héritière, un étrange et ultime service. Guidée par la prose énergique et drôle de Catherine Mavrikakis sur la route échevelée de Vassili, La ballade d’Ali Baba traverse les abîmes de la mort et de la vie avec une stupéfiante habileté.
Author

Catherine Mavrikakis est née le 7 janvier 1961 à Chicago, d’une mère française et d’un père grec qui a grandi en Algérie. Elle a partagé son enfance entre Ville d’Anjou, Montréal-Nord, Villers-Bocage en Normandie et Bay City (Michigan) et a été élevée avec son plus jeune frère par le poste de télévision auprès duquel elle dormait. Elle a subi une éducation stricte dans un lycée français à l’ “étranger” où elle a appris beaucoup de choses, dont l’injustice. En 1979, elle choisit vraiment Montréal, où elle fait des études de littérature et une dépression, qui la conduira à de longues années de psychanalyse. Il lui en restera toujours quelque chose… Pendant dix ans elle a enseigné à l’Université de Concordia où elle était heureuse. Mais tout à dégénéré dans le monde après le 11 septembre. Elle s’est donc retrouvée en 2003 à l’Université de Montréal, ce qui lui laisse beaucoup de temps pour écrire: Depuis 2000, elle a publié quatre romans : Deuils cannibales et mélancoliques (Trois, 2000), Ça va aller (Léméac, 2002), Fleurs de crachat (Leméac, 2005), Le ciel de Bay City, (Héliotrope, 2008) et une pièce de théâtre Omaha Beach (Héliotrope, 2008). Elle a écrit un essai-fiction sur la maternité avec Martine Delvaux: Ventriloquies (Leméac, 2003) et rédigé un essai: Condamner à mort. Les meurtres et la loi à l’écran (PUM, 2005). Elle anime une émission “Rêvez pour moi” sur Radio-Spirale où les invités doivent parler de leurs rêves, ce qu’ils ne font pas toujours de bonne grâce. Elle fait du yoga et de la méditation. Sa pose préférée est savasana. Elle a une fille de presque huit ans, un mari assez rustre, des amies roumaines, un filleul adorable et bavard et deux marraines extraordinaires pour sa fille. C’est pourquoi elle partage une devise avec les Républicains, des Conservateurs et les Grecs: Vive la Famille!