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À soixante-seize ans, Marcel a passé le plus clair de sa vie à l’ombre – enfermé à vingt-trois ans dans l’étrange asile de Nominingue, au fin fond des Laurentides, il est toujours au pied de ses mystérieuses et menaçantes montagnes, plus de cinquante ans plus tard, bien qu’on l’ait laissé sortir. Ces montagnes, il les peint, avec beaucoup de ciel. Il peint aussi la mer, qu’il n’a jamais vue « en vrai ». Et comme dans une tardive tentative de libération, le voilà qui se lance dans un projet inédit : écrire son journal. Remonter le fil d’une folie qui l’a mis à l’isolement – malgré les visites de sa mère morte et de son chat imaginaire. Dans cette variation d’une grande douceur sur l’évaporation du temps et la terrible violence faite à une âme simple, les lecteurs fidèles reconnaîtront un personnage qu’ils ont vu grandir dans les Chroniques du Plateau-Mont-Royal. Mais s’il fleurit comme un nouveau bourgeon de l’œuvre-arbre de Michel Tremblay, Le peintre d’aquarelles se lit comme le roman unique et bouleversant d’une vie volée.
Author

Né en 1942, Michel Tremblay grandit dans un appartement de Montréal où s'entassent plusieurs familles. Ses origines modestes marqueront d'ailleurs ses œuvres, souvent campées au cœur de la classe ouvrière, où misères sociale et morale se côtoient. En 1964, il participe au Concours des jeunes auteurs de Radio-Canada, avec une pièce de théâtre intitulée Le train, et remporte le premier prix. C'est à peine un an plus tard qu'il écrit l'une de ses œuvres majeures, Les belles-sœurs, dont le succès perdure. La pièce est jouée pour la première fois en 1968 au Théâtre du Rideau Vert. Michel Tremblay est l'auteur d'un nombre considérable de pièces de théâtre, de romans, et d'adaptations d'œuvres d'auteurs et de dramaturges étrangers. On lui doit aussi quelques comédies musicales, des scénarios de films et un opéra. Ses univers sont peuplés de femmes, tantôt caractérielles et imparfaites, tantôt fragiles et attachantes, qu'il peint avec réalisme et humour. Vivant les difficultés du quotidien, ses personnages au dialecte coloré ont d'ailleurs contribué à introduire dans la dramaturgie et la littérature d'alors un niveau de langue boudé des artistes : le joual. En 2006, il remporte le Grand Prix Metropolis bleu pour l'ensemble de son œuvre. En 2017, le Prix Gilles-Corbeil lui est décerné pour l'ensemble de son oeuvre.