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Le Paradise est ce club du Red Light de Montréal qui, en 1930, accueille les vieux garçons dans un espace nommé le ringside. C'est là qu'Édouard Tremblay aimerait bien faire son entrée dans le "grand monde", peu après son embauche comme vendeur de chaussures sur l'avenue du Mont-Royal. Car à presque dix-huit ans, il est déjà emporté par le double qui l'habite, cette duchesse de Langeais qui deviendra son personnage de folle des nuits de la métropole. Et c'est aussi au Paradise que travaille la mère de Nana, Maria Desrosiers, toujours aux prises avec "cette boule dans la gorge, ce poids sur son coeuur". Autour d'elles s'agitent les membres des deux familles, à la merci de ce "maudit destin qui ne mène jamais où on veut aller" : Ti-Lou et Maurice, Victoire et Télesphore, Albertine et Madeleine, Teena, et l'inconsolable Josaphat-le-Violon, qui se réfugie à l'asile Saint-Jean-de-Dieu.
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Né en 1942, Michel Tremblay grandit dans un appartement de Montréal où s'entassent plusieurs familles. Ses origines modestes marqueront d'ailleurs ses œuvres, souvent campées au cœur de la classe ouvrière, où misères sociale et morale se côtoient. En 1964, il participe au Concours des jeunes auteurs de Radio-Canada, avec une pièce de théâtre intitulée Le train, et remporte le premier prix. C'est à peine un an plus tard qu'il écrit l'une de ses œuvres majeures, Les belles-sœurs, dont le succès perdure. La pièce est jouée pour la première fois en 1968 au Théâtre du Rideau Vert. Michel Tremblay est l'auteur d'un nombre considérable de pièces de théâtre, de romans, et d'adaptations d'œuvres d'auteurs et de dramaturges étrangers. On lui doit aussi quelques comédies musicales, des scénarios de films et un opéra. Ses univers sont peuplés de femmes, tantôt caractérielles et imparfaites, tantôt fragiles et attachantes, qu'il peint avec réalisme et humour. Vivant les difficultés du quotidien, ses personnages au dialecte coloré ont d'ailleurs contribué à introduire dans la dramaturgie et la littérature d'alors un niveau de langue boudé des artistes : le joual. En 2006, il remporte le Grand Prix Metropolis bleu pour l'ensemble de son œuvre. En 2017, le Prix Gilles-Corbeil lui est décerné pour l'ensemble de son oeuvre.