
"""Comment traduire l'énigme et la lucidité, évoquer les menus détails du réel, pénétrer avec ou sans désinvolture l'univers onirique un peu trouble mais évident de Pessoa ? La voix de Richard Graille relève ce défi. A sa voix nue ou presque nue se mêlent les accords de la guitare, tantôt cordes grattées, tantôt caisse frappée. Le nuancier des états d'âme et la nature des situations se déclinent subtilement dans la singularité d'un accent, dans les aspérités du chant, la fluidité d'un cri. Rien ne se fige ici, la surprise éconduit nos émotions, pointe leur profonde instabilité. De la solitude à l'anticonformisme, des doutes sur la nature humaine au mépris de certains gestes de la vie, de l'amour déçu au fatalisme, de la ""saudade"" au rêve, nous voilà saisis au plus profond de l'intimité. L'amour, le temps, la folie sont tour à tour mis en valeur avec une force dans l'expression et une sensibilité poussée au plus haut degré. Ayant cette rare qualité d'être à la fois retenue et habitée, l'interprétation de Richard Graille nous restitue le chant du poète avec une acuité remarquable."" Lorca Taro"
Author

Fernando António Nogueira Pessoa was a poet and writer. It is sometimes said that the four greatest Portuguese poets of modern times are Fernando Pessoa. The statement is possible since Pessoa, whose name means ‘person’ in Portuguese, had three alter egos who wrote in styles completely different from his own. In fact Pessoa wrote under dozens of names, but Alberto Caeiro, Ricardo Reis and Álvaro de Campos were – their creator claimed – full-fledged individuals who wrote things that he himself would never or could never write. He dubbed them ‘heteronyms’ rather than pseudonyms, since they were not false names but “other names”, belonging to distinct literary personalities. Not only were their styles different; they thought differently, they had different religious and political views, different aesthetic sensibilities, different social temperaments. And each produced a large body of poetry. Álvaro de Campos and Ricardo Reis also signed dozens of pages of prose. The critic Harold Bloom referred to him in the book The Western Canon as the most representative poet of the twentieth century, along with Pablo Neruda.